
Des critères diagnostiques précis
La migraine n'est pas un banal mal de tête. Elle est définie par des critères diagnostiques très précis :
- Maux de tête évoluant par crises durant de 4 à 72 heures (sans traitement).
- Au moins 5 crises de ce type par mois.
- Mal de tête ayant au moins deux des caractéristiques suivantes :
- unilatéral (ne touche qu'un seul côté du crâne),
- pulsatile (donne l'impression d'élancements douloureux),
- d'intensité modérée à sévère,
- qui s'aggrave lors d'un effort banal, comme monter un escalier (et qui s’accompagnent dans 50 % des cas d’une perte de connaissance s'il s'agit d'une hémorragie méningée).
- Pendant les crises, la migraine se caractérise par au moins l'un des symptômes suivants :
- Nausées ou vomissements.
- Sensibilité extrême à la lumière (photophobie) ou au bruit (phonophobie).
L’examen physique est normal et ne donne pas lieu à exploration.
Entre les crises, aucune douleur ne doit être ressentie.
Ces critères sont destinés à aider le médecin à faire le diagnostic. Même si vos maux de tête touchent les deux côtés du crâne ou qu'ils ne sont pas pulsatiles, il peut s'agir de migraine ! Les symptômes varient selon les personnes et même selon les crises. Pour mieux décrire ses symptômes au médecin, il est conseillé de tenir un carnet de la crise.
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Ne pas confondre migraine et céphalées de tension : les maux de tête appelés « céphalées de tension » (30 % des maux de tête) sont plus diffus, ne se traduisent pas par des « pulsations » douloureuses et sont souvent moins intenses. Le médecin doit pouvoir faire la différence en vous posant des questions précises sur vos maux de tête. Cela étant, beaucoup de personnes souffrent à la fois de migraine et de céphalées de tension.
Diagnostic : les examens complémentaires
Normalement, aucun examen particulier n'est nécessaire pour confirmer le diagnostic. Mais certains médecins, dans le doute, pourront demander un scanner ou une IRM du cerveau pour être certain qu'il ne s'agit pas d'une maladie plus grave sachant que les généralistes sont peu formés à cette pathologie.
Les céphalées progressives récentes devant être considérées comme secondaires, y compris chez un migraineux, lorsqu’elles ont une forme inhabituelle, le bilan standard peut associer :
- biologie avec dosage de la CRP ;
- tomodensitométrie cérébrale sans injection ;
- ponction lombaire ;
- sérologies ;
- IRM cérébrale ou angioscanner et/ou angiographie cervicale ;
- parfois complétées par des examens iologiques, ophtalmologiques...
Attention toutefois, dans les hémorragies méningées, le scanner peut être normal.
Confirmez le diagnostic en consultant un médecin
La migraine est une maladie sous-diagnostiquée, c'est-à-dire que beaucoup de personnes (35 à 40 %) vivent avec sans jamais consulter un médecin pour ce motif. En fait, on estime que 50 % des migraineux n'ont jamais consulté pour leurs migraines. Ils ignorent qu'ils souffrent d'une « vraie » migraine et ne bénéficient donc pas d'une prise en charge efficace.
À noter : en cas de migraine, l'errance diagnostique est estimée à 7,5 ans en moyenne mais elle est parfois beaucoup plus longue.
Il est donc primordial de consulter un médecin (d'abord votre médecin traitant puis le cas échéant un neurologue) pour discuter avec lui de vos migraines. En principe, le spécialiste doit procéder à l’évaluation du retentissement fonctionnel et sur la qualité de vie induit par la migraine en utilisant l'échelle HIT-6. Elle repose sur six questions mesurant l'impact de la crise et l'impact global à l’aide d’un score allant de 36 à 78. Un score supérieur à 60 indique que la migraine a un impact majeur.
Pour aider le médecin à faire le diagnostic, il est important de tenir un carnet des crises indiquant la fréquence des céphalées et les prises de traitements de crise.
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Symptômes et diagnostic de la migraine
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- Symptômes de la migraine
- Diagnostic de la migraine